L’effet de la vitesse d’obturation

La vitesse de l’obturateur est étroitement liée au mouvement. Le photographe peut l’utiliser pour montrer l’action ou la figer dans une photo. C’est donc un outil créatif qui peut aider à faire des photos mémorables quand elle est bien contrôlée.

Vitesses lentes de l’obturateur:

Dans un environnement stable, la plupart des gens sont capables de maintenir leur appareil assez fermement pour éviter le flou de bougé même à 1/60 s. Avec un support ou en se tenant avec les coudes collés aux côtés, certains peuvent même prendre des images nettes à une vitesse de 1/15 s. Cependant, d’une manière générale, quand la vitesse de l’obturateur descend en dessous de 1/30 s., un trépied est indispensable pour éviter que le bougé de l’appareil interfère avec l’image.

Vitesses élevées:

Ce sont les vitesses de 1/250 s. ou plus. A de telles vitesses le bougé de l’appareil ne compte plus et la plupart des mouvements peuvent être figés. Les vitesses élevées de l’obturateur demandent souvent un objectif lumineux capable de larges ouvertures: petits nombres f tels que f1.4 – f2.8. Ces grandes ouvertures permettent des vitesses plus rapides de l’obturateur quand la lumière ambiante est médiocre.

Alors que les vitesses lentes de l’obturateur sont facilement affectées par le bougé de l’appareil dû au photographe, les vitesses élevées peuvent manquer complètement le sujet lors de son passage dans le champ de vision de l’objectif si le photographe réagit trop lentement. On peut essayer d’éviter ce problème en regardant d’un œil dans le viseur et en laissant l’autre ouvert. L’œil regardant dans le viseur voit le champ de vue, tandis que l’autre conserve la vision périphérique permettant de prendre la photo en temps voulu.

L’importance de la direction du mouvement:

Les vitesses élevées de l’obturateur sont indispensables pour geler un mouvement rapide tel qu’une roue qui tourne, un objet qui tombe, un oiseau en vol, etc. La vitesse nécessaire pour geler le mouvement dépend de la direction de ce mouvement par rapport à l’appareil.

Un sujet se déplaçant perpendiculairement à l’appareil va demander une vitesse d’obturation plus rapide qu’un sujet se déplaçant obliquement dans le champ de vision. Par exemple, si 1/1000 s. gèle un sujet à mouvement perpendiculaire, 1/350 s. peut être suffisant pour geler un sujet à mouvement diagonal.

L’importance de la direction du mouvement pour la vitesse d’obturation est mise en évidence par les images ci-dessous. Une auto qui passe est photographiée de la même distance et à la même vitesse d’obturateur.

Mouvement oblique:

1 2
Vitesse: 1/350 s. Vitesse: 1/45 s.
Mouvement perpendiculaire:
3 4
Vitesse: 1/350 s. Vitesse: 1/45 s.
5 Notez que les roues de l’auto sont figées à 1/350 s. quand elle vient obliquement(1) mais restent en mouvement quand l’auto passe perpendiculairement au photographe (3). De même, à 1/45 s. la voiture est moins floue dans la photo oblique (2) que dans (4).

Sur la photo (5), l’image est prise à une vitesse plus élevée qui gèle complètement les roues de l’auto.

Vitesse: 1/1000 s.
 

Panning

Le «panning» est une technique qui exige du photographe de tenir fermement l’appareil en visant le sujet tout en suivant son déplacement par un mouvement de rotation de la taille.

Le panning produit une image nette du sujet contre un arrière-plan flou qui fait d’autant mieux ressortir le sujet. Cette technique est souvent employée dans les brochures de présentation des voitures parce qu’elle suscite une impression excitante de vitesse et de puissance.


Vitesse 1/45 s.

Suivre et devancer

Suivre et devancer sont des techniques similaires au panning en ce sens que sur un fond flou elles laissent une parfaite netteté à un sujet en mouvement rapide.

Dans cet exemple, le photographe suit son sujet dans une voiture derrière. Les arbres, immobiles, paraissent entraînés dans le mouvement mais l’auto elle-même est tout à fait nette.


Vitesse 1/45 s.

Les vitesses d’obturation requises par quelques sujets courants
Un chien qui court, surtout s’il court vers l’appareil, peut être pris à une vitesse de 1/350 s. Mais pour être sûr de vraiment geler le mouvement, une vitesse de 1/1000 s. est préférable.

D’une manière générale, il vaut mieux utiliser la plus haute vitesse possible et garder les deux yeux ouverts pour cadrer correctement un animal en mouvement.

De même pour figer les hélices d’un petit avion passant au-dessus de vous ou un oiseau qui s’envole, il faut une vitesse de 1/1000 s. ou plus.
 

Contrôler le mouvement

 

Cependant pour certains sujets à mouvements rapides, on obtient une image plus intéressante par un compromis entre un sujet figé et une partie restant en mouvement.

Sur la photo à droite, une vitesse de 1/250 s. a figé l’eau et le corps du canard mais le flou des ailes donnent une vive impression de l’activité de l’oiseau.

 

Photographier l’eau

Nous avons là un problème différent, comme le montre la photo de la fontaine ci-dessous. Il faut habituellement une large ouverture de l’objectif et une vitesse élevée de l’obturateur pour figer un flot d’eau. L’inconvénient est évidemment une courte profondeur de champ et une grande partie de la fontaine en dehors de la zone de netteté.

Les images ci-dessous ont été coupées pour souligner les effets dont nous parlons. A gauche, une vitesse d’obturateur élevée a gelé le mouvement de l’eau. A droite on a utilisé une petite ouverture et une vitesse basse pour avoir une plus grande profondeur de champ et une image claire du bord en ciment de la fontaine.

Au-dessus: vitesse: 1/1500 s. à f8
Au-dessous: une petite partie à pleine taille.
Au-dessus: vitesse: 1/250 s. à f22
Au-dessous: une petite partie à pleine taille.
Les bulles dans l’eau sont bien visibles et les gouttelettes sont gelées en l’air. La large ouverture demandée par la vitesse élevée limite la profondeur de champ et le fond est indistinct. Les bulles sont moins distinctes et les gouttelettes ont disparu. Mais la profondeur de champ a augmenté et le bord en ciment est bien visible.
 

Une remarque finale:

Quand on photographie un sujet mouvant, il est plus facile d’utiliser un objectif grand angle ou une position zoom à grand champ qu’un téléphoto. Un champ plus large donne au sujet un cadre plus large à traverser et par conséquent plus de temps pour prendre la photo. Et on peut tailler l’image aux proportions désirées.

Il faut une certaine habitude pour utiliser la vitesse de l’obturateur dans un but précis, mais cet apprentissage même est agréable. Et, bien sûr, avec un appareil numérique, on voit tout de suite les résultats et on peut les manipuler jusqu’au moment où on est pleinement satisfait.

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